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#8 L’art d’être heureux

« Dans la conversation ainsi que dans la danse, chacun est le miroir de l’autre. » Et « Le plaisant, c’est que ce sont les autres qui me ramènent à moi par leurs discours sur eux-mêmes. Agir ensemble, c’est toujours bon ; parler ensemble pour parler, pour geindre, pour récriminer, c’est un des grands fléaux de ce monde » Alain

Bonjour à tous, merci d’être à l’écoute de Propos sur le bonheur. Ici, Saphia pour l’art d’être heureux. Quel sera, cette semaine, le levier scientifiquement prouvé pour accroître votre bonheur ?

Deux études pour vous mettre sur la piste : Pourquoi les nourrissons orphelins d’après guerre, bien que en sécurité, nourris et soignés ne parviennent pas à se développer

[1] ? Devinez quels étaient l’objet et les constatations de la plus longue étude de l’histoire de la psychologie réalisée pendant plus de 60 ans auprès d’étudiants d’Harvard?[2] Portant sur les facteurs du développement constant et d’une vieillesse heureuse, l’Harvard study se conclut ainsi : « la chaleur des relations tout au long de la vie ont le plus grand impact positif sur la satisfaction de la vie », en résumé « le bonheur est amour ». Ainsi donc, le besoin relationnel, d’aimer et d’être aimé, est aussi vital pour l’épanouissement que celui de s’alimenter et cela est une vérité quelque soit l’âge, le sexe ou la culture. Nourrissez donc vos relations sociales. Formez des relations saines et établissez des liens étroits.

Lorsque nous vivons des relations significatives avec les autres, on se sent mieux au plan physique et cognitif. Une simple accolade augmente la production d’oxytocine, l’hormone du bien-être (Light, Grewen & Amico, 2005). Les émotions positives déclenchées favorisent à leur tour des relations sociales enrichissantes. Les gens heureux sont plus sociables, plus aptes à entretenir des relations à y trouver du plaisir, trouver un partenaire amoureux ou poser des gestes altruistes[4]. Les psychologues parlent d’effet bidirectionnel (Diener & Biswass-Diener, 2008) et de « spirale positive ascendante » (Fredrickson, 2009). Les amis et partenaires romantiques rendent heureux, et les gens heureux sont plus susceptibles d’acquérir amis et amants (Lyubomirsky et al., 2005). Cultivez donc vos relations. Elles sont essentielles à l’équilibre. D’autant que l’on apprend beaucoup de soi par l’autre. Alain le dit joliment : « Dans la conversation ainsi que dans la danse, chacun est le miroir de l’autre. »

Ainsi donc, les chercheurs en psychologie positive nous invitent à nourrir nos relations sociales. Quelques pistes : Accordez du temps à vos amis[5] car les relations amicales se construisent. (Activités, communications écoute, soutien, fidélité). Ils vous le rendront bien. En effet, les études révèlent que les contacts amicaux prédisent davantage le bonheur que les relations familiales. N’hésitez pas également à sourire aux rencontres, à chaque personne qui croise votre route, juste pour se sentir bien, pour offrir un peu. Quant aux amants exprimez votre amour et gratitude, physiquement et verbalement. Les spécialiste du couple fixent à 5 contre un le point d’équilibre de relations réussies et durables. Pour chaque acte négatif, rancune et hostilité dans la relation, assurez-vous d’employez cinq actes positifs (John Gottman; Fredrickson). Vous serez surpris de constater qu’ « un baiser spontané tout en faisant les corvées peut faire des merveilles. » Créer des « situations de plaisir »[6]. Plutôt qu’un cadeau à date fixe, 60 secondes, 3 fois par jours. Effet garanti. Que ferez-vous aujourd’hui pour nourrir et entretenir vos relations ?

C’était Saphia pour L’art d’être heureux. n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires sur propossurlebonheur.com.

[1] Voir les travaux de René Spitz, en 1946 auprès d’une pouponnière de 123 nourrissons lui permette de mettre en évidence « l’hospitalisme », cet état dépressif qui affecte les enfants séparés précocement de leur mère.

[2] Voir les conclusions de l’étude Grant de Georges Vaillant. Etude longitudinale au sein de l’étude du développement des adultes à la Harvard Médical School, d’une durée de 75 ans auprès de 268 étudiants de deuxième année d’université Harvard à partir des classes de 1939 à 1944.

[4] Lyubomirsky et al., 2005; Waugh & Fredrickson, 2006 une étude consistant à induire une humeur positive pour en mesurer l’impact sur les relations relève que l’affect positif stimule la sociabilité et les relations amicales, favorise l’intimité, améliore les négociations et augmente le comportement altruiste.

[5] De façon plus spécifique, des études établissent que le bonheur est associé à divers aspects des relations sociales : nombre d’amis (Diener & Fujita, 1995); temps passé avec des amis et fréquence des interactions sociales (Lucas, 2001); activités de loisirs en groupe et participation à des associations volontaires (Mishra, 1992); ouverture de soi à l’autre et attention au partenaire (Kashdan & Roberts, 2004); soutien social et émotionnel (Matikka & Ojannen, 2004); comportement altruiste (Csikszentmihalyi & Patton, 1997; Thoits & Hewitt, 2001). Ce sont là quelques unes des nombreuses études transversales portant sur ce thème.

[6] Pratique recommandée par Peter Fraenckel de l’institut Ackerman pour la famille.