Propos sur le Bonheur

Développe tes facultés d'adaptation

#9 L’art d’être heureux

« Il faut croire, espérer et sourire et avec cela travailler ». Alain, Propos sur le bonheur.

Bonjour à tous, merci d’être à l’écoute de Propos sur le bonheur, l’émission qui met le bonheur au centre de ses priorités. Ici Saphia pour l’art d’être heureux et cette semaine nous commencerons notre étude des leviers du bonheur par un cadeau.

Imaginons, sous la requête de Stacey Kramer (1) un cadeau pas très gros, de la taille d’une balle de golf et à l’entendre le plus beau cadeau qu’elle ait reçu, lui permettant de se sentir aimée comme jamais avec de multiples répercussions essentielles sur ses relations, priorités, sa spiritualité ou sa confiance en son corps, congés, inspiration, sérénité… Ce cadeau est : une tumeur au cerveau. Bien sûr, personne ne vous souhaite un tel présent mais nous vous invitons à chercher le cadeau dans l’épreuve, à tirer les bénéfices de l’expérience.

Nombreux sont ceux à tenir ce discours et, à coté du concept de résilience des psychologues (la capacité de rebondir après l’épreuve) la psychologie positive met au jour celui de croissance post-traumatique : la capacité à trouver des bénéfices positifs à une expérience traumatique ou stressante.

On estime qu’une personne sur 4 traversera une dépression au cours de son existence. Il importe donc d’apprendre à y faire face, apprendre à changer de perspective. Peut-être que le meilleur moyen de se délivrer d’un passé empoisonnant ou de l’inconfort d’un présent non souhaité et d’en sortir grandi réside dans l’effort d’accepter ce qui est et d’en chercher le cadeau.

Le bonheur est comme la Lune, il brille d’une face cachée. Indissociable d’une dose d’adversité. Conquérir la lune, c’est construire les moyens de l’atteindre. Apprendre à gérer son stress, ses peurs et ses épreuves, en prenant soin de distinguer les deux faces et c’est un entrainement aussi difficile que celui des astronautes pour développer ces facultés d’adaptation, s’autoriser à être heureux envers et contre tout. Alain nous le dit : « Il faut croire, espérer et sourire et avec cela travailler ».

Construire la résilience (2) est toujours possible (quelque soit l’âge et l’épreuve) et le soutien social (des tuteurs de résilience) est crucial, tant que leurs bienfaits se répercutent jusque dans le système immunitaire. Cela étant, la première règle en matière de croissance est d’accepter de se confronter ce qui signifie avoir mal. Saviez-vous que les veuves qui n’expriment pas leurs sentiments souffrent de troubles plus envahissants que celles qui « craquent » (3)  ?

Aussi, le premier moyen pour apprendre à gérer les périodes difficiles est peut être de tenir un journal des malheurs. Pas par masochisme mais parce que les recherches (4) constatent que l’on fait mieux face aux difficultés quand on les met par écrit. Ecrire 15 minutes par jours sur nos soucis permet un soulagement significatif de l’angoisse, une augmentation globale du sentiment de bonheur et une amélioration de l’état de santé.

Martin Seligman quant à lui offre une méthode de reformulation aussi simple que l’ABC pour débusquer les croyances et les confronter aux preuves, alternatives et mise en perspective et constater par là qu’une pensée peut changer un état, une vie.

Cette semaine, je vous invite à créer votre liste d’ « accélérateurs de bonheur ». Ces moments étincelles qui, dans une période terne peuvent vous illuminer.

C’était Saphia pour l’art d’être heureux et cette semaine je vous souhaite le courage de vous confronter et de trouver un cadeau en toutes choses.

(1) Discours tedx de Stacey Kramer, «the best gift i ever survived», «le meilleur cadeaux auquel j’ai survécu» ;

(2) Titre de l’ouvrage de Jaques Lecomte (avec Stéfan Vanistendael), Le bonheur est toujours possible, construire la résilience, Bayard, 2000 ;

(3) Recherches sur le deuil de Colin Murray Parkes (étude reprise par Tal Ben-Sahar dans Apprendre à être heureux) ;

(4) James Pennebaker de l’université du Texas a demandé à des étudiants d’écrire leurs soucis pendant un quart d’heure pendant 4 jours. Constatation : soulagement significatif de l’angoisse, augmentation globale de leur sentiment de bonheur et amélioration de leur état de santé. (Repris par Tal ben sahar dans Apprendre à être heureux ; Sonja Luybomirsky dans Comment être heureux et le rester) ;

(5) Méthode ABCDE, Seligman, 1992, University of Pennsylvania professeurs Shatté & Reivich, 2003.