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#10 L’art d’être heureux

Bonjour à tous, merci d’être à l’écoute de propos sur le bonheur et du 7eme levier du bonheur de l’art d’être heureux.

Quelle clef permet d’apaiser notre relation aux autres ? De faire taire notre saboteur interne et s’autoriser à avancer vers une vie plus épanouie ? Une réponse présidentielle : le Président Bill Clinton a demandé un jour à Nelson Mandela comment il est parvenu à pardonner à ses geôliers. Ce dernier lui a répondu : « Quand j’ai passé la porte, je savais que si je continuais à détester ces gens, j’étais encore en prison ».

Pardonner. Le pardon n’est pas l’oubli, ni une excuse ou validation et pas plus une réconciliation ou restauration. Il ne fera pas de vous un saint ou un juge et il n’effacera pas le tord causé. C’est la voie du dernier recours. Pardonner l’inexcusable, «pour les cas désespérés et incurables» (Jankélévitch). C’est un cadeau que l’on s’octroie à soi. Pardonner, c’est per donare, donner quelque chose à quelqu’un. Donner son droit de ressentiment pour s’en libérer.

La psychologie enseigne traditionnellement que le dommage soulève trois types de réponses : le déni, la vengeance ou l’évitement. Mais ces trois comportements entretiennent le ressentiment et la colère. Ne devons-nous pas choyer notre personne, lâcher les émotions négatives et quêter les moyens d’aller bien ?

Le pardon est un «changement de pensée» (Sonja Lyubomirsky) Il permet de se concentrer sur autre chose, sur les aspects positifs de la vie et c’est ce déplacement de l’esprit qui assure la transformation. La blessure devient cicatrice. Pas un mal envahissant, une douleur à plaie ouverte mais un historique, simple rappel du passage. Pardonner pour se libérer; des torts que l’on tient sur soi, que l’on reçoit, que l’on inflige. Alain nous dit : « Pardonner à soi (…) c’est plus rare qu’il ne faudrait; et c’est souvent la première condition si l’on veut pardonner aux autres ». Nous sommes tous humains. Présentez et acceptez les excuses. Osez vous réconcilier avec vous même, avec le monde.

Pour le Dr Luskin (2) qui a longtemps travaillé auprès de victime de la guerre en Irlande le pardon est une «réappropriation de pouvoir» passant du statut de victime à celui de héros. Il définit le pardon comme « l’expérience de la paix dans le présent.  Le pardon ne change pas le passé mais il change le présent. » Ses bénéfices sont illimités. La recherche a montré que le rappel des torts commis dans le passé, peut conduire à une variété de problèmes physiologiques et psychologiques incluant le développement de maladies cardio-vasculaires cardiaques, le cancer ou l’hypertension. Au contraire, le pardon conduit à des relations plus saines, à moins d’anxiété et d’hostilité. Il permet un grand bien être psychologique et spirituel, également la réduction de la toxicomanie.

Les avantages du pardon sont si nombreux que je vous invite cette semaine à utiliser pleinement son pouvoir. Prenez quelques minutes pour répondre sincèrement aux questions suivantes : Y a-t-il quelqu’un dans ma vie que je sens avoir besoin de pardonner ? De quoi dois-je faire mon deuil ? Osez choisir le pardon. Et pardonnez-vous vous même de n’avoir pas laisser entrer la paix plus tôt. Choisir le pardon c’est choisir la paix. Choisir l’amour.

C’était Saphia pour l’art d’être heureux et je vous souhaite de parvenir à goûter les joies du pardon.

(1) Apprendre à pardonner peut améliorer le bien être, Brown, 2013, Mayo clinic, en ligne ;

(2) Dr. Fred Luskin est diplômé de l’université de Stanford où il dirige le Forgiveness Project (le Projet du Pardon). Il a longtemps travaillé auprès des victimes de la guerre en Irlande dans «Pardonner pour de bon : le secret d’une vie heureuse» (2007) il expose ses recherches scientifiques, les mécanismes du pardon et sa méthode en 9 points.