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#6 L’art d’être heureux

« Un homme n’a guère d’autres ennuis que lui-même. Il est toujours à lui même son plus grand ennemi, par ses faux jugements, et par les discours déprimants qu’il se tient à lui même » ;  » Ce n’est point la pensée qui nous délivre des passions mais c’est plutôt l’action qui nous délivre ».  Alain

Bonjour à tous, ici Saphia. Merci d’être à l’écoute de Propos sur le bonheur. Cette semaine dans l’art d’être heureux, intéressons-nous à notre 3ème levier du bonheur. Le seul levier qui soit exprimé de manière négative, c’est-à-dire abandonner une mauvaise habitude qui mine votre potentiel bonheur. Qu’est- ce donc ?

Une petite expérience : Mr Correct est dans une salle d’examen. Entre Mr Bof, mal rasé, démarche molle et peu motivé. Au tour de Mr Top, parfait costume parfaite élocution, séduisant et sûr de lui. Que pensez-vous qu’il advienne ? L’étude

[1] relève qu’en présence de ces opposants, Mr Correct change le jugement qu’il a de lui même. L’estime de soi des sujets qui remplissaient le questionnaire diminuait en présence d’une personne perçue comme désirable (Mr Top) et augmentait en présence d’une personne perçue comme peu désirable (Mr Bof). Conformément à la théorie de comparaison sociale[2], l’estime de soi est donc fortement influencée par le contexte et nos comparaisons à autrui.

Cessons les comparaisons sociales. Il y aura toujours quelqu’un de plus riche, plus attrayant, plus réussi… mais entre être envieux et être heureux, un choix s’impose. Les études relèvent que les gens heureux se réjouissent du succès des autres et compatissent à leurs échecs. Il n’y a rien à gagner au jeu de comparaison sociale. Ne pas chercher le meilleur en l’autre, mais l’unique en soi. Si une comparaison existe[3] c’est uniquement celle-la qui vise à progresser : se comparer à ce que nous étions hier. Demandez-vous: Est-ce que j’ai progressé dans mes compétences? Est-ce que j’ai l’impression de devenir une meilleure personne?

Alain nous dit : « Un homme n’a guère d’autres ennuis que lui-même. Il est toujours à lui même son plus grand ennemi, par ses faux jugements, et par les discours déprimants qu’il se tient à lui même ». Osez vous acheminer vers la version optimale de vous même.

Une autre mauvaise habitude à pister et éliminer : la rumination. Nombreux sont ceux qui pensent qu’à force de se concentrer sur un problème on en vient à bout et la solution jaillit. Rien n’est moins vrai et les études relèvent que trop penser soutient et nourrit la tristesse. La pensée a ses limites et l’action est salvatrice. Alain le dit joliment : « Comment expliquer qu’un pianiste, qui croit mourir de peur en entrant sur la scène, soit immédiatement guéri dès qu’il joue ? « Ce n’est point la pensée qui nous délivre des passions mais c’est plutôt l’action qui nous délivre ».

Comment faire pour briser le cercle vicieux de la rumination ? trois armes pour vous y aider :

1° La distraction : quand vous êtes préoccupé ou pensez en boucle, choisissez de faire quelque chose d’autre afin de devenir curieux, amusé, ou fier.

 La perspective : élargissez la perception de votre préoccupation et demandez-vous si cela aura de l’importance dans un an ? Bien souvent cela n’est pas le cas.

3° Le contrôle : si vous devez ruminer essayez de le contrôler en l’autorisant de 9h à 9h20 et libérez le reste de votre journée de ce poids.

C’était Saphia dans l’art d’être heureux et je vous souhaite le désir et le courage de lâcher ces manies pour prendre en mains votre bonheur. N’hésitez pas à me faire part de vos expériences sur proporssurlebonheur.com

 

[1] Expérience de Stan Morse et Kenneth Gergen, 1970, vidéo de Nicola Dubois professeure de psychologie sociale à l’Université de Nancy-II via canal-u.tv les effets de la comparaison sociale (suivi de la comparaison sociale et les performances scolaires, étude J.-M. Monteil).

[2] Notion théorisée en 1954 par le psychologue social Leon Festinger.

[3] Autre illustration : Spinoza rapporte l’exemple de l’aveugle, qui est parfait en soi : ce n’est que s’il se compare aux autres qu’il perçoit sa cécité comme un manque.